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ÉTUDE SUR LA GENÈSE DES PATOIS ET SPÉCIALEMENT DU ROMAN OU PATOIS LYONNAIS suivi D'UN ESSAI COMPARATIF DE PROSE ET PROSODIE ROMANES (SUITE (*) IX LATIN ET ROMAN. Jpse semipaganus ad sacra vatûm carraen affero nostrum. Pers. Satyr, prologus. Après avoir successivement exploré le champ des diffé- rentes branches romandes, issues comme la nôtre d'une souche commune, le latin, et avant de nous occuper plus spécialement de nos rapports avec celui-ci, il ne sera pas hors de propos, ce me semble, dejeter un dernier coup d'oeil en arrière, aSn de mieuxsaisir, s'il estpossible, les nuances et les gradations par lesquelles a dû passer notre roman avant, d'en venir au français. C'est d'abord, en première ligne, la loi des contracts : on dirait vraiment qu'économes de temps et de paroles, nos ancêtres aient tenu à abréger l'expression de leurs pensées en écourtant les mots : de facio, je fais, ils ont fait, foï ; de dico, dio; dicere, dir; essere, êtr; presbyter, prêtr, (1) deus (*) Voir les précédentes livraisons. (1) Je supprime à dessein l'e muet, placé à la fin des mots par pure euphonie, quand il n'est pas suffixe, pour indiquer le féminin.