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             FRANÇOIS LEPAGE
                      PEINERE DE EJ.ETTRS.




     Parmi les existences dont l'année qui vient de finir a
  marqué le terme et nous a laissé le deuil, il en est une
  qui s'est écoulée simple et modeste, loin des reg'ards de
 la foule, et dont cependant les Å“uvres, aussi bien que
 l'influence, méritent une place dans l'histoire de l'art de
 notre cité. C'est à cette vie, relativement obscure, entière-
 ment vouée au rigoureux accomplissement du devoir, à
 cette carrière de professeur infatigable, que nous, qui
 avons été trop peu de temps son élève, nous voulons con-
 sacrer quelques lignes, sincère et affectionné souvenir.
    François Lepage fut un des derniers survivants de cette
 Ecole lyonnaise d'où sont sortis plus d'un contemporain
 illustre : Bonnefond, Genod, Thierriat, Legendre, Jaco-
min, Trimolet, Duclaux, Orsel et plus tard les Jacquand,
les Flandrin et tant d'autres. Revoil, qui en était le chef
 et le maître, avait su former toute une génération d'ar-
tistes éminents, dont plusieurs joignaient, chose peut-être
plus rare à Paris qu'en province, à un talent hors ligne,
une véritable distinction et une honorabilité parfaite.
    Né en 1796, à Lyon, de parents peu fortunés, Lepage
fit d'abord une partie de ses études au lycée de notre
ville, où son amour du travail et sa ténacité lui obtinrent
des succès. La position de sa famille ne lui permettant
pas de les terminer, il entra, jeune encore, à l'Ecole de
Saint-Pierre et y resta plusieurs années sans autre ambi-
tion que d'en sortir dessinateur pour la fabrique. C'était
d'ailleurs un moyen d'arriver à la fortune ; le goût des
façonnés, les demandes que faisaient non-seulement la