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•118        SOCIÉTÉS PROTECTRICES DE L'ENFANCE.

autorité qu'il s'opère pendant le nourrissage une véritable
génération dans l'ordre spirituel ; une force mystérieuse
fait surgir spontanément du cœur de la mère ce qu'elle
possède de plus pur,de plus intime et de plus vrai, pour le
transmettre à son enfant, qui s'en pénètre et se l'ap-
proprie.
   Le positivisme ne voit dans cet exposé, que de vieilles
formules n'ayant plus déraison d'être; elles sont, en effet,
en opposition avec les théories de Gall, de Spurzeim, de
MM. Littré et Robin. Pour ces savants, les notions méta-
physiques : Dieu, âme, amour, affections, sympathie, etc,
ne sont que des formes de langage, des entités chiméri-
ques.
   Considérés anatomiquement, ces mots expriment l'en-
semble des fonctions du cerveau et de la moelle épinière ;
or, comme l'enfant arrive dans le monde avec une confor-
mation organique arrêtée, il est rationnel de croire que c'est
de la forme, du volume, du poids, de la densité de la ma-
tière célebrale qu'émanent les penchants et les inclina-
tions.
   D'après cette manière de voir, la force n'est rien, la ma-
tière est tout. Or, si c'est la matière qui pousse à l'action,
il est évident que l'éducation est sans importance. L'enfant
alors peut être laissé à la mère ou livré à la nourice, placé
dans la famille, ou dans tout autre milieu, l'essentiel est
de lui donner du lait.
   Depuis plus de deux siècles, la France,l'Italie, l'Espagne
ont accepté cette opinion, ou du moins l'ont mise en prati-
que, comme si elle était inattaquable, et ces nations sont
à l'heure présente déchues de leur antique splendeur.
   On sait avec quelle force dialectique Ms r Dupanloup s'est
élevé contre les doctrines sur lesquelles repose cette er-
reur. On sait aussi qu'il n'a recueilli de ces nobles ef-
forts que l'indifférence des uns, l'ironie et les injures des
autres.
   On a prétendu que ce serait abaisser la religion que de