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              SOCIÉTÉS PROTECTBICËS DE L'KNFAKCJÎ.                 il0
la faire descendre à l'examen de questions qui relèvent es-
sentiellement de la physiologie et de l'ordre économique,
le but de ses efforts devant toujours être de diriger les
âmes dans la voie de la vérité qui conduit aux célestes de-
meures.
   Cependant comme l'éducation du fils par la mère, dès les
premiers jours de l'existence, est une préparation à la vie
spirituelle, la négligence à remplir ce devoir nuit à
l'épanouissement des facultés affectives et morales de la
mère et de l'enfant, et compromet l'avenir de la famille et
de la société. Nous persistons à croire que cette question
est aussi de son ressort. C'est du moins ainsi que l'ont
considérée saint Basile (1),saint Ambroise (2); l'un et l'autre
ont insisté sur l'accomplissement de ce devoir ; ils repro-
chent aux mères chrétiennes de donner des nourrices à leurs
enfants, de prendre pour prétexte leur noblesse et leurs
qualités ; ce qui devait être un motif de plus pour remplir
dignement cette charge.
   Saint Grégoire s'élève aussi avec énergie contre l'usage
pervers des mères qui ne veulent pas être nourrices et dé-
daignent d'allaiter les fils qu'elles ont enfantés.Il cherchait
à imprimer dans le cœur de l'épouse tous les devoirs de
la femme, en même temps qu'il lui marquait sa place dans
la famille chrétienne en relevant sa dignité et garantis-
sant sa pudeur (3).
   Ces princes de l'Église comprenaient que lorsque les
lois naturelles ne sont plus respectées la société est en
péril.
   Il faut remonter au xivc siècle pour voir l'importance que
l'Eglise attachait à ce devoir; on trouve en effet dans un
rituel de cette époque, cette formule significative : Peccat
mater Ma quœ prolem alteri lactandam           tradit.

  (1) Saint Basile. Homélies, 2.
  (2) Saint Ambroise. Epistola, 82.
  (3) Saint Grégoire. Epistola xiv, Ozanam. Civilisation chrétienne.