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              SOCIÉTÉS PROTECTRICES DE L'ENFANCE.                   il7

sous le nom de gamins de Paris. Ces enfants privés du
sens moral ont en général une intelligence précoce, mais
dénuée de sentiments affectifs.
   Aussi dans toutes les crises révolutionnaires, ils se sont
fait remarquer par l'ardeur d'une férocité criminelle. Dans
la dernière lutte, ils ont mérité le titre de pupilles de la
Commune pour avoir incendié la capitale (1).
   En présence de ces faits , peut-on sincèrement regretter
les dix à douze mille enfants, qui chaque année sortent de
Paris pour se rendre bientôt aux cimetières de la banlieue?
Ne doit-on pas voir plutôt dans cette mortalité prématurée
une loi providentielle qui tarit les sources de la vie dans
des êtres destinés à peupler les maisons de correction, les
hospices d'incurables ou à devenir des causes de trouble
et de désordre ?
   Ces exemples devraient, ce me semble, servir de leçon
aux parents, et faire comprendre aux Sociétés protectrices
de l'Enfance, qu'il y a mieux à faire que de donner des
primes d'encouragement aux nourrices, qu'il faut con-
centrer toutes les ressources, pour engager les mères à ne
pas se séparer de leurs enfants et enseigner que tout ce qui
se fait en dehors de cette loi physiologique et morale est
nuisible à la mère, à l'enfant, à la famille et à la société.

                                 III

   Nos législateurs, considérant l'étendue et la profondeur
du mal,ont proposé, pour y remédier, l'instruction obliga-
toire ; à mon sens ce n'est pas donner la véritable indica-
tion. Si celte loi était adoptée, nous demanderions qu'elle
fût appliquée aux mères,attendu que l'éducation commence
au berceau.
   La raison comme l'expérience affirme avec une égale

  (1) Voir le 4e conseil de guerre, présidence de M. le colonel Boisde-
nemetz, audience du 23 septembre 1871.