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114          SOCIÉTÉS PROTECTRICES DE l!ENFANCE.

rée de l'existence; elles font partie de la constitution tout
en restant incomprises de celui qui les subit.
   Chateaubriand, dans une lettre écrite de chez les sauva-
ges de Niagara, dit en parlant de ces peuples. « L'enfant
« ne connaît que l'autorité de l'âge et celle delà mère ; un
« crime affreux et sans exemple parmi les Indiens est celui
« d'un fils rebelle à sa mère ; lorsqu'elle est devenue vieille
« il la nourrit. »
   « Lorsqu'une fille indienne a mal agi, la mère se con-
« tente de lui jeter une goutte d'eau au visage et de lui dire :
« Tu me déshonores. Ce reproche manque rarement son
effet. »
   Ces faits me semblent indiquer où gît la source du
sentiment du devoir; nous en trouverions une preuve
 frappante en observant les mœurs des peuples qui nous
 avoisinent.
   Nous avons vu le matérialisme sortir des écoles alle-
mandes à la faveur de l'expérimentation isolée de l'étude
 des lois de la vie. Et cependant le peuple allemand con-
serve l'esprit de famille et les sentiments religieux, tan-
 dis qu'en France cette doctrine subversive a fait son che-
 min, a été acceptée, accueillie et mise en application, si
 bien qu'à l'heure présente la contagion est telle, qu'elle
fait des victimes dans tous les rangs, altère les institutions
et occasionne des troubles et des pertes déplorables.
   Ce contraste s'explique par le respect des peuples alle-
mands pour les lois traditionnelles et divines, conservatrices
de la foi, de l'amour, du sentiment du devoir; vertus qui du
sein des mères se transmettent comme un principe géné-
rateur de l'activité du corps et des qualités de l'âme, for-
ment les mœurs privées et publiques et maintiennent l'u-
nité sociale.
   Le respect de ces mêmes principes produit les mêmes
effets en Angleterre et fait que chez cette nation la tête, le
corps et les membres composent un tout admirablement
proportionné.