page suivante »
H2 SOCllîTÉS PROTECTRICES DE 1,'ENFANCE. Le contraire s'observe dans saint Augustin : celui-ci reçoit son instruction littéraire et philosophique de gram- mairiens et de rhéteurs païens ; il entre dans le monde avec les idées et les goûts qui lui ont été donnés pendant cette éducation classique, Mais bientôt il décrit la courbe ren- trante, selon l'expression du comte de Maistre, et redevient tel que sainte Monique l'avait fait, animé de cet amour, qui est la première des passions et la source de toutes les autres, « Aucune âme plus que la sienne, dit Ozanam, ne fut « travaillée par cet amour inquiet des vérités éternelles ; « on y reconnaît quelque chose de plus solide que la sen- « sation, ce n'est pas seulement le beau qui l'attire, c'est « le bien, le juste, le vrai. » Qu'il y ait de remarquables exceptions à cette règle, nous le savons, mais ces exceptions confirment la règle ; il reste évident que dans l'ordre physiologique cette loi s'ob- serve, à cet égard, l'expérience des siècles, l'assentiment des historiens, l'autorité des pères de la science sont des témoignages irrécusables. Les hommes les plus célèbres, dit M. de Champagny, ont été ceux qui durent le plus à leur mère, les Gracques à Cornélie, César à Orélia, Auguste à Atia. Les illustrations de l'Eglise proviennent des même sources, témoins : saint Augustin,saint Chrysostôme,saint Bernard. Nous ajouterons à ces noms celui de saint Vincent-de-Paul, ses biographes ne le disent pas,mais son caractère l'affirme. En. France, ce sont les Blanche deCastille, les Marie de Clèves, les Jeanne d'Albret qui ont formé le jugement, la droiture, la magnanimité de Louis IX, deLouisXII, d'Henri IV.'C'est au caractère de ces trois princes et aux souvenirs des belles qualités qui ont fait la splendeur de leurs règnes, qu'il faut attribuer le prestige qu'exerce encore la monar- chie française. Le rejet systématique clo l'importante fonction dévolue à la mère a été une des calamités des dynasties qui ont régné