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grand fut bien en peine, elle appela, mais en vain ; les
voisins s'alarmèrent, battirent le bois, enfin l'on fit la
chaîne de village en village, établissant des relais, des
étapes ; et ce ne fut que le lendemain soir, à la tombée de
la nuit, qu'on retrouva le petit garçon, bonnes gens, dor-
mant par terre, sur les feuilles sèches, la tête appuyée sur
une tronche de fayard, même ce furent les chiens qui le
devinèrent,
Et dans cette nuit que Clément Favier resta perdu, il
entendit telles choses secrètes et merveilleuses, il eut tant
de visions, seul au fond des bois, qu'il en garda plus de
curiosité que de frayeur.
III
L'INSTRUCTION GRATUITK.
Le premier mouvement du garçon, après qu'il s'était
relevé, ne fut donc pas précisément de la peur ; il n'y eut
ni cornes, ni odeur de soufre, ni rien du diable, mais tant
seulement de l'étonnement. La femme blanche avait vite
passé et pirouetté. Non, le gars ne pouvait trembler de
l'aventure, et s'il n'était pas tout à fait tranquille, c'est qu'il
n'y voyait pas bien clair en sa conscience. Peut-être, au
fond, n'était-ce pas chose défendue, ou bien cela n'offensait-
il pas le ciel? Peut-être ce n'était que digne de risée, de quoi
s'amuser au coin du feu pendant les veillées, et ne fallait-
il pas s'en confesser au vieux euré ?
Ah ! ce n'était pas pour faire fortune ; car la richesse
qui nous vient sans que nous l'ayons gagnée par un pa-
tient labeur, rend orgueilleux, sot et vantard et s'envole
bien vite; mais il avait vingt ans, l'âge où l'on voit tout
en rose. Et puis, il avait entendu le froufrou de la fée,
fût-elle vêtue d'un lys blanc , ange ou fayolle, elle l'avait
ensorcelé! Bon gré, malgré, sa pensée la suivait dans le
S