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LA NOUVELLE CHAPELLE DE FOURVIÈRE. 45 Le seul monument en quelque sorte commémoratif de cette solennité religieuse, quoiqu'il soit antérieur de deux ans à la proclamation du dogme, mais qui, le jour de la fête, fut brillamment illuminé, c'est le clocher qui porte actuellement à son sommet la statue de la sainte Vierge. Nous n'avons pas à faire le procès de cette cons- truction au point de vue de l'art, nous la laissons pour ce qu'elle vaut. Nous n'entrerons pas non plus dans l'exa- men des règles liturgiques, qui n'admettent pour couron- nement terminal des clochers que la croix seulement; point important cependant et dont il faut tenir compte ; constatons simplement l'intention qui a présidé à cette exhibition. Cette intention, où il ne faut voir qu'un zèle méritoire sans se préoccuper d'autre chose, sera religieu- sement respectée dans son but final : à savoir que l'image de Marie doit dominer à jamais notre ville comme un phare protecteur. Et c'est dans ce sens que s'exprime la Com- mission de Fourvière dans son dernier compte-rendu, par l'organe de son honorable président. La question sera donc résolue affirmativement quant au maintien de la prééminence de la statue : il restera à déterminer la forme du support. (1) Des études ulté- rieures seront nécessaires pour concilier le respect dû à cet ancien souvenir avec les exigences des constructions nouvelles ; car il faut à tout prix conserver intacte l'or- donnance du futur édifice. Trois projets se présentent naturellement à l'esprit : un clocher ou campanile isolé, un phare, une colonne. (i) Ce n'est pas l'effigie du souverain que l'on place au faîte de son pa- lais, c'est son étendard, emblème de la puissance et de la souveraineté. L'architecte n'avait donc pas à chercher de quelle manière il placerait la statue de !a Sainte-Vierge à l'extérieur du monument qu'on devait lui éle- ver, il a réservé ses magnificences pour l'intérieur.