page suivante »
46 LA NOUVELLE CHAPELLE DE FOURVIÈRE. Un clocher serait au moins une superiiuité, et la statue n'y serait pas mieux à sa place véritable. On pourrait choisir le phare ou la colonne. L'un et l'autre de ces sup- ports ont une signification emblématique. La colonne, qui a été regardée dans l'antiquité, et particulièrement chez le peuple romain, comme l'insigne d'un honneur suprême décerné à la mémoire des personnages célèbres, aurait peut-être l'avantage de rappeler à Fourvière le triomphe du christianisme succédant à la domination païenne, figurée anciennement par la colonne augustale portant l'effigie des empereurs romains. Et l'emplace- ment destiné à recevoir cette représentation triomphale de la Vierge, que les nations appellent Bienheureuse, ne semble pas devoir se trouver ailleurs que sur la magnifique terrasse dont on construit en ce moment le mur de soutènement, et qui, par le caractère robuste de ses arceaux, rappellera en quelque sorte le grand style des monuments romains. La construction de la nouvelle église constituera véri- tablement la troisième phasefdejla dévotion à Notre-Dame de Fourvière. Ce remarquable projet, conçu'depuis près de vingt ans et étudié avec amour par son auteur qui en fait le rêve de sa vie, ne devait pas continuer simplement le cantique d'actions de grâces commencé par la fête du 8 décembre, il devait, par nne destinée bien enviable, devenir un tribut éclatant de reconnaissance publique envers Marie. Notre ville, miraculeusement préservée de l'invasion ennemie et des horreurs de la guerre civile, a voulu qu'un monument splendide devînt l'impérissable ex-voto de sa piété et de sa foi. Tout à côté du modeste oratoire, naïf et touchant témoignage de la piété de nos aïeux, et sur le magnifique amphithéâtre où se sont étalés les somptueux édifices de