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16              LES FOUILLES DU MONT BEUVRAY.

 de la terre celtique, et tout semble faire remonter la der-
 nière restauration de l'oppidum à l'époque du siège de
 Gergovie et à l'insurrection éduenne qui précéda le siège
 d'Alise. »
    La quantité considérable de pièces de bois exigées par
 la construction de ces remparts, qui offrent un dévelop-
pement de 5 kilomètres, quantité que M. Bulliot évalue à
 près de 40,000 mètres cubes, fournit à l'auteur un puis-
 sant argument en faveur de l'identification de Bibracte
 avec le mont Beuvray : « Quand on a parcouru les pentes
 ardues de la montagne et de ses voies rapides, où une voi-
 ture vide décourage un cheval, on se demande avec éton-
 nement, dit M. Bulliot, quel nombre de bras et d'animaux
 dut réclamer la construction de ces remparts. Comment
 une cité gauloise, si puissante qu'elle fût, eût-elle été en
mesure de multiplier de pareils travaux sur tous les points
 de son territoire ? Comment deux oppidums de l'impor-
tance d'Autun et du Beuvray auraient-ils pu être créés
 et subsister à la fois,au milieu d'une population aussi res-
treinte que celle du Morvan ? »
    Un ancien auteur grec, Athénée, nous apprend que
l'oppidum celtique était, dans l'ancienne Gaule, le lieu de
fabrication par excellence (1). Il ne faut donc pas s'éton-
ner si les habitations fouillées, dans l'enceinte et même
hors des remparts duBeuvray, appartiennent presque tou-
tes à des fondeurs ou à des forgerons.
   Le possesseur de matières premières, le fabricant et
l'ouvrier avaient besoin, plus que d'autres, de sécurité
et de protection ; ils les trouvaient dans les remparts de
l'oppidum. D'un autre côté, le travail du fer était le pre-
mier élément de la guerre ; aussi chez les races celtiques,

  (1) Livre IV, page 150.