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LES FOUILLES BU MONT BEUVP.AY. 17 comme chez toutes les nations primitives, l'industrie du forgeron était-elle placée au premier rang et constituait- elle un métier fort honoré. Les observations de M. Bulliot nous fournissent même des données précieuses sur l'état de l'industrie métallur- gique des Gaulois. Rien chez eux ne ressemblait aux mé- thodes employées aujourd'hui pour traiter le minerai de fer. De même que les Romains, les Gaulois ne connurent point l'art de fabriquer la fonte de fer; mais, en revanche, ils savaient fort bien produire l'acier. Toutefois, leurs procédés de fabrication étaient des plus imparfaits. Toute l'opération se bornait pour eux à fondre la gangue du mi- nerai pour en extraire le fer pur. C'est la méthode connue dans l'industrie sous le nom de méthode catalane. De là l'extrême malléabilité de l'épée gauloise, qui donnait tant de désavantage aux soldats de Vercingétorix dans leurs rencontres avec les Romains. L'oppidum du Beuvray ne renfermait pas seulement des habitations de fondeurs et de forgerons. On y retrouve encore les restes d'un vaste établissement, renfermant à la fois des ateliers, des fourneaux, des forges, des entre- pôts et réunissant, dans un ensemble complet, les élé- ments de la plus grande industrie gauloise dont on ait encore trouvé la trace. Là s'opérait la fusion des mine- rais; ici la production du fer, le martelage et la mise en œuvre; plus loin la préparation des terres réfractaires; ailleurs le service de l'eau nécessaire aux fabrications ; preuve que l'antiquité a connu déjà les avantages de la division du travail. Une pareille construction adossés aux remparts, et contiguë aux fortifications de la porte d'en- trée de l'oppidum, ne pouvait être une exploitation indus- trielle particulière. Aussi M. Bulliot n'hésite-t-il pas à 2