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POÉSIE, 9 Ce fil léger qui se déploie, Souple, ayant la couleur de l'or, C'est le fil divin, c'est la soie, De la cité c'est le trésor. Roule, vole, navette agile, Tisse et brode tout à la fois ! Ce brin qui fuit devient, docile, Ruban frêle ou manteau des rois. Parcourant la route ferrée, Ce long convoi soufflant le feu, Passe la montagne éventrée Et du ravin se fait un jeu ; Il va comme l'orage, il gronde, S'arrête, repart triomphant. Salut, wagon, âme du monde (i), De la cité magique enfant ! Comme aux temps du génie antique, Les temples montent vers les cieux (2), Là s'élance un clocher gothique, Là brille un vitrail précieux (3) ; La cloche s'agite sonore (4), L'étole s'enivre d'encens !... (5) O cité que le monde honore, Tout est produit par tes enfants. Par les arts et par l'industrie Lyon sait charmer l'univers : De Perrin c'est l'imprimerie, De Laprade ce sont les vers ; D'un pur ciseau s'échappe un ange Montant dans l'azur infini (6), (1) Ateliers de la Buire, d'Oullins, etc. (2) L'Architecture religieuse à Lyon s'honore aujourd'hui de noms célèbres, trop nombreux pour qu'on les nomme. (3) Maison Miciol. (4) Fonderies de cloches de MM. Burdin et Gulliet. (5) Maisons Le Mire, Jaillard, etc. (6) Statuaire religieuse de Fabisch.