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432                         CHRONIQUE LOCALE.
témoignage que vous avez pu vous rendre du bon emploi des jours que
vous avez passés sur la terre.
   Mais si cette pensée doit alléger, un jour, la douleur de vos amis, elle
ne saurait diminuer les regrets dont, au nom de l'Académie, je dépose
l'expression sur votre cercueil.

                  CHRONIQUE LOCALE.
   La Ville poursuit avec ardeur le cours de ses réformes et de ses embel-
lissements ; les architectes dominent, les maçons triomphent, les charpen-
tiers sont au haut de l'échelle , et les promeneurs ébahis ne reconnaissent
plus le lendemain le quartier qu'ils ont parcouru la veille. Les jardiniers
ont aussi leur part dans ces honneurs ; d'élégants jardins sont créés dans
des endroits où nous étions habitués à ne voir que du sable et des cailloux.
   — La ligue d'arbres au nord de Bellecour vient d'être doublée ; on a
fait une allée sur l'ancien emplacement des fiacres, installés aujourd'hui
aux deux extrémités de la place.
   — Les travaux de l'hôlel-de-villc s'avancent, sous l'habile impulsion de
l'architecte en chef ; les sombres bureaux que nous connaissions sont trans-
formés les uns en brillants appartements, les autres en bureaux commodes
et aérés. Les appartements de l'Empereur et ceux de M. le Sénateur sont
dignes de leur destination. Nous reviendrons dans un prochain numéro sur
cette grandiose transformation.
   —Un de nos compatriotes, M. Stocker, vient d'obtenir un brillant sviccès
en mettant en musique plusieurs pièces des Symphonies de M. de Laprade.
Le poète a heureusement inspiré le compositeur.
   — On se souvient de la belle statue de M. Fabisch , La fille de Jephté,
achetée, il y a quelques mois, par le gouvernement ; M. Fabisch travaille,
dans ce moment, à un autre sujet biblique, le jeune David, qui, nous l'espé-
rons,sera un digne pendant de son aînée.
   — Un congé d'un an vient d'être accordé à M. de Laprade. Pendant la
durée de ce congé il sera suppléé par H. Philibert Soupe, qui est connu
par divers travaux sur la littérature indienne.
   — L'Académie de Lyon doit être fière du succès de ses membres. Les
derniers travaux de Messieurs Bouillier, sur les Académies de province,
Bonnet, sur l'Oisiveté des classes riches, Valentin-Smith, sur l'Accroisse-
ment des villes par la dépopulation des campagnes ont eu un profond reten-
tissement. Le Courrier de l'Ain, un des organes les plus intelligents de la
province, a, le premier, reproduit en grande partie le travail de M. Smith,
puis sont venus l'Univers religieux, l'Union et le Siècle q u i , chose rare,
comme le faisait remarquer le Courrier de Lyon, se sont rencontrés pour
louer à l'égal le Mémoire de notre savant collaborateur. Le Constitutionnel
seul, dans deux longs articles, a combattu la pensée de M. Smith et déclaré
que le mouvement de l'émigration rurale s'est arrêté. Tant mieux si cela
est ainsi, c'est ce que la statistique pourra bientôt nous apprendre.
   — A propos de la représentation tragi-comique donnée au commencement
d'avril par le fameux Jérôme Coton, le journal le Nord s'amuse aux dépens
des Lyonnais. Cela nous rappelle une facétie de 1848 prise au sérieux par
Vlllustralion qui attribuait à nos Académiciens une inscription dictée par les
Voraces, et qui ne pouvait comprendre qu'une Société savante eût pu faire
graver sur le piédestal de la statue de Louis XIV : Ceci est le chef-d'œuvre
du citoyen Lemot, ouvrier lyonnais !!!                            A. V.

                        Aimé     VINGTRINIER,      directeur-gérant.