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EN PROVINCE, 399
chait l'orgue de la chapelle du couvent, et tous les jours de grandes
fêtes elle chantait de sa délicieuse voix de soprano les cantiques
et les hymnes saints de l'Eglise. Comme elle s'était toujours
fait aimer et estimer dans le monde, par le talent et par les
qualités du cœur, elle édifia le couvent par ses vertus et par
son humilité.
Mais ce tendre cœur, cette nature de femme, impressionnante
comme une sensitive, avait été trop éprouvée pendant les plus
jeunes années de sa vie pour que sa santé n'en fût pas profon-
dément altérée.
Deux ans, jour pour jour après qu'elle eût pris le voile, l'an-
cienne prima donna rendit son âme à Dieu, en murmurant sur
ses lèvres le pardon qu'avait invoqué son mari, et demandant
au ciel de le retrouver parmi les élus de la miséricorde divine.
J. BELIARD.