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380 NOTICE SUR M. DE LEZAY-MARNÉS1A. siennes, et l'ordonnance du 5 septembre suivant vinrent successivement raffermir sa position ébranlée. Néanmoins, au milieu de ce déchaînement des passions, il ne restait pas sans consolation. Le conseil-général du Lot termina sa session par ce vote mémorable • « Le conseil vote a M. de Lezay-Marnésia, par acclamation, « des remercîments pour tout le bien qu'il a fait a ce dépar- « tement, pour celui qu'il promet de lui faire encore, pour « les soins qu'il ne cesse de mettre, soit a maintenir la « tranquillité publique, soit a ranimer, a fortifier de plus en « plus les sentiments qui attachent le département du Lot « à !a cause du Roi et à celle de la patrie. » Puis, a quelque temps de là , les électeurs du département, mis par l'ordonnance du 5 septembre en demeure de se prononcer sur la direction politique suivie par leur Préfet, lui donnent en celte circonstance, un témoignage flatteur de leur approbation : ils le nomment, à la presque unanimité, membre de la Chambre des Députés. Mais dans ces élections succombaient, à l'exception d'un seul, tous les membres de la députation de 1815. Cet échec des ultra-royalistes, complété par la nomination du Préfet, porte leur exaspération jusqu'à la fureur. Toutes les têtes s'exaltent ; à des protestations adressées à la Chambre, se joignent des plaintes en diffamation déférées aux tribunaux par les sous-préfets du département. M. de Lezay gagna leur cause et la sienne devant la jus- tice comme à la Chambre. A cette occasion, il s'établit entre lui et le comte de Chateaubriand, devenu plus tard, lui-même, un ardent champion de l'opposition constitutionnelle, une polémique alors d'un grand intérêt, et aujourd'hui, malgré l'autorité d'un grand nom, tombée dans un grand oubli. Durant ces jours d'agitation, M. de Lezay, à la sollicitation du ministère, prenait possession de la préfecture de la