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                   CORRESPONDANCE.

   Lettre du D1' Chardon au Directeur de la Revue à propos du GUIDE DES
                                ADULTES.


     MONSIEUR LE DIRECTEUR,

   Veuillez me permettre de rectifier une erreur. M. l'abbé J.R.,
dans la courte analyse qu'il a bien voulu donner du Guide des
adultes dans le dernier n° de votre intéressant recueil, a dit,
sans doute pour n'avoir pas lu assez attentivement, que je de-
mande la suppression des avocats. Je ne puis laisser peser plus
longtemps sur moi cette assertion. J'estime trop le barreau et
je sais trop les services que les avocats rendent à la société
quand ils suivent leurs devoirs, si bien tracés par le chancelier
d'Aguesseau, pour les considérer comme nuisibles. Loin de là, je
dis dans mon livre que si les avocats ne suffisent pas comme
intermédiaires entre les plaideurs et les tribunaux, il faudrait,
pour que les affaires s'expédiassent plus rapidement, que les
avoués fussent remplacés par des commis attachés aux tribunaux,
ayant à leur tête un directeur, non que j'accuse les avoués de
 lenteurs calculées, mais à cause des formalités compliquées qui
se succèdent entre leurs mains et semblent s'appeler les unes
les autres pour perpétuer les procès et ruiner les familles. Au
reste, pour bien apprécier ce que j'ai exposé à ce sujet, il faut
lire en entier le chapitre touchant la jurisprudence.
   Permettez-moi aussi de faire observer que M. l'abbé J. R. est
allé un peu loin en m'accusant presque de médisance sans doute
au sujet des caractères qui se présentent comme corollaires de
mes remarques morales, et disant qu'on pourrait y reconnaître
telle famille, etc.
   Je ne dois compte à personne des diverses sources où j'ai
puisé mes observations, et je me bornerai à dire ici qu'à cet
égard mes intentions sont pures et nullement entachées d'aucun
mauvais esprit. J'ai voulu le bien de mes semblables et leur
être utile autant que possible par mes conseils, voilà tout.
                        Agréez, Monsieur le Directeur, etc.
                                      CHARDON D'.