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EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ DES AMIS DES ARTS. SALON DE 1858 (i). Ramenons nos lecteurs au salon avec les paysagistes. Ici il faut avouer notre embarras. D'un côté, MM. Paul Flandrin, Antony Viot, Ponthus-Cinier, Rniff, nous attirent, nous char- ment et attendent nos éloges, tandis que, d'un autre côté, voici MM. Monticelli, Baudit, Carrand et tant d'autres qui... Faut-il commencer par la critique ou par la louange ? nous garderons eclle-ci pour la fin ; les lecteurs nous en sauront gré... peut-être. Faire un bon paysage n'est pas aussi facile que plusieurs se l'imaginent : il faut à un paysagiste beaucoup d'esprit et des études variées. L'amour de la nature, le sentiment vif, chaleu- reux des finesses et des séductions qu'elle présente constamment dans tous ses ouvrages lui sont aussi indispensables que le sont, à un vrai portraitiste, les études anatomiques, et cette science unie à ce tact qui aide à deviner le fond d'un caractère à la seule inspection du visage. Les arbres, les plantes, les eaux ont des physionomies parti- culières et qui changent avec les saisons et les lieux. Je ne veux pas trop exagérer la difficulté du paysage, mais il faut, ce semble, non moins d'habileté pour grouper agréablement cinq arbres, (1) Voir la précédente livraison.