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               NOTICE SUR M. DE LEZAY-MARNÉSIA.                291

mère, il demanda ses moyens d'existence au travail. Il avait
laissé en Hollande des amis et des protecteurs. L'excellente
réputation qu'il s'y était acquise lui fit trouver chez l'un d'eux,
M. Couderc, chef d'une grande maison d'Amsterdam, le
labeur honorable qu'il cherchait. Quoique novice en affaires
de commerce, son zèle et son activité lui valurent, au bout
de quelques mois, la confiance de son patron, confiance si
absolue, que celui-ci lui proposa la gestion d'une propriété
considérable a Démérary, dans la Guyane. C'était s'expatrier
pour un temps indéterminé, renoncer par conséquent aux
bénéfices de l'avenir qui pouvait, dans un instant donné, lui
rouvrir les portes de la patrie et le rendre a sa famille ; il
refusa, satisfait, pour le moment, du poste honnête qu'il
occupait.
   Mais d'immenses événements, arrêtés dans les conseils
de l'éternel ordonnateur, allaient montrer la justesse des
prévisions de M. de Lezay. Le général Bonaparte, marié le
8 mars 1796 avec madame de Beauharnais, l'alliée et l'amie
de la famille du comte, venait de saisir le pouvoir, aux
applaudissements de la France entière. Les premiers actes
du gouvernement consulaire faisaient présager l'établissement
d'un" ordre de choses régulier. Au nombre de ces actes,
début heureux d'une ère mémorable, figurait l'épuration des
listes d'émigrés. M. de Lezay fut du nombre des proscrits
rayés d'abord de ces tables fatales ; il revint incontinent a
Paris.
   En arrivant, il apprend que son frère est arrêté. Il se
rend aussitôt a la police, et tandis qu'il demandait une
explication au ministre, celui-ci faisait saisir, à son domicile,
ses papiers, consistant en états de service et en notes sur
ses voyages, parmi lesquels figurait une comédie en vers,
Composée peu de temps avant son départ de la Hollande.
Tout, fut bientôt éclairci : il y avait erreur de boni ; ce n'était