Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
              NOTICE SUR M. l)K LEZAY-MAKiNÉSIA.            287

 de la ville. Il rentrait ainsi dans le monde qui s'était ouvert
 pour lui dès le temps de sa première jeunesse.
    Quinze mois de cette vie, assez douce pour lui faire oublier
 ses infortunes passées, s'écoulèrent avec rapidité. Tous ne
furent pas perdus pour son instruction : la position que lui
donnait, dans la société hollandaise, son nouvel emploi ; les
différents voyages qu'il nécessitait, le mirent à même d'étudier
les mœurs et le pays des industrieux Bataves. Les chantiers
de Saardam, illustrés par Pierre-le-Grand, la coquette ville de
Broëck, les digues, œuvre gigantesque du plus patient des
peuples, attirèrent tour â tour son attention.
   De longtemps peut-être M. de Lezay n'eût songé a quitter
la Hollande, sans les chagrins que lui suscita, vers cette
époque, un amour contrarié. Pour échapper à une position
délicate il crut devoir reprendre, pour un temps, la carrière
aventureuse des voyages. Une occasion s'offrit dont il profita.
H s'était lié avec un jeune Anglais, du nom de Higgins,
chef d'une maison de commerce à Amsterdam. Cet étranger
qui se disposait a visiter Madère, les Açores et la côte de
Portugal, où l'appelaient quelques intérêts, lui lit la propo-
sition de l'accompagner. Il y consentit et les deux amis
s'embarquaient bientôt sur un vaisseau disposé par les soins
d'Higgins. Ils relâchèrent successivement à Funchal, capi-
tale de Madère, à Ponte del Gada, chef-lieu de St-Michel,
la principale île du groupe des Açores , puis s'arrachant
aux charmes de ces terres océaniennes, ils partirent pour
Lisbonne.
   Les recommandations dont ils étaient pourvus, leur don-
nèrent accès dans les meilleures maisons de cette capitale.
Celle de M. Guillot, l'une des plus importantes de la factorerie
française et le rendez-vous de toute la bonne compagnie,
rendit à M. de Lezay le séjour du Portugal particulièrement
agréable. Le mouvement des destinées humaines, amené par