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LE BON GENRE. Et ceux, qu'en pleine Bourse on voit exécuter, N'en persistent pas moins à se très-bien porter. Je suis un ours, dit-on, un poète hypocondre, Étranger aux salons de Paris et de Londre ! Je n'ai pas, il est vrai, bien souvent fréquenté Le monde qui chérit le bal et l'écarté; Mais cependant parfois, malgré ma répugnance, Mon œil a parcouru les salons où l'on danse, Et, pour vous le prouver, je vais sur ce terrain Faire trotter ma muse, en lui lâchant le frein. Il faut, en commençant, contre un baroque usage, Que ma verve moqueuse un instant se soulage : Je veux dire son fait à la fadeur du thé, Et proclamer bien haut son insipidité. On ne m'a jamais vu présenter mon hommage Au mensonge flagrant de ce triste breuvage, Et bien probablement je ne suis pas le seul A préférer le goût de la fleur de tilleul : Le tilleul, il est vrai, de plus simple origine, Se trouve sous la main et ne vient pas de Chine. Noë, par qui le vin fut jadis inventé, Approuve sûrement mon avis sur le thé ; S'il revenait, un jour, visiter notre terre, Il rirait du bon genre importé d'Angleterre, Et les plus petits vins, présentés à son choix, Surpasseraient pour lui le meilleur thé Chinois. « Quels sont donc dans ce coin ces quatre personnages, Portant la gravité peinte sur leurs visages? Ce sont probablement de sublimes penseurs, Philosophes distraits, ou moroses censeurs ; Ils semblent étrangers aux plaisirs du beau monde ;