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PAR LA DÉPOPULATION DES CAMPAGNES. 11)3 lations rurales ; enfin, sur seize fous, les campagnes n'en présentent qu'un seul et un seul suicide sur trente. Voilà pourquoi il importe si fort de retenir les populations dans les campagnes , par des institutions qui attachent au sol, par un système d'éducation qui iavite aux travaux de la vie agricole au lieu d'en éloigner, par d'utiles encou- ragements, par des honneurs qui relèvent l'agriculture, par des combinaisons qui, sans enrayer le développement des familles nouvelles se fondant et s'élevant par le travail, ar- rêteraient ce mouvement qui fait que les familles aujour- d'hui, comme on l'a si bien dit, se liquident tous les vingt- cinq ou trente ans, comme un fonds de commerce. Il ne faut pas perdre de vue qu'il existe un lien nécessaire entre la durée des familles et la durée des États qui sem- blent surtout trouver leurs assises solides et communes au sein des campagnes. Si les grandes cités sont le foyer actif de la civilisation, elles sont aussi le foyer des révolutions qui font rebrousser la civilisation et tomber les empires. La désertion des campagnes , l'accroissement exagéré des villes, un luxe immodéré, la corruption des mœurs, l'affaiblissement de l'autorité paternelle, des obstacles inces- sants suscités au développement de la liberté, toutes ces choses, qui marchent insensiblement et graduellement en- semble, ont préparé et amené la chute de Rome. L'exemple ne doit pas rester perdu. 13