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NOTE SUR LE DANGER DE L'ACCROISSEMENT DES VILLES PAR LA DÉPOPULATION DES CAMPAGNES ET SUR T,A NÉCESSITÉ D'AVISER AUX MOYENS DE PRÉVENIR L'ÉMIGRATION DES POPULATIONS RURALES, lue P A R M. V A L E N T I N - S M I T H , à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, dans la séance du 19 janvier 1858. I. Le recensement de 1856 nous apprend que, dans cin- quante-quatre départements (t), par un déplacement exté- (l) Cinquante-quatre départements ont vu leur population diminuer au lieu de s'accroître, depuis 1851 ; trente-deux seulement se sont accrus, et, sur ces trente-deux, il en est douze environ où l'accumulation a été consi- dérable. Parmi les départements qui ont perdu, les plus frappés sont ceux de la Haute-Saône, de l'Isère, de la Meurthe, du Bas-Rhin, de la Meuse, des Vosges, de l'Ariège, etc. ; celui de la Haute-Saône a perdu à lui seul le dixième de son effectif. — Parmi les départements qui ont le plus gagné, figure au premier rang celui de la Seine, qui s'est accru de 305,000 âmes en cinq ans. Un accroissement aussi giganîesque était tout à fait sans exemple. (Léonce de Lavergne. Population et agriculture. Paris, 1857, p . 314). « Les quarante-trois départements de l'est, du sud-ouest et du centre, déjà beaucoup moins peuplés que les autres, ont perdu ensemble 350,000 habitants, dont moitié par la mortalité et moitié par l'émigration. (Ibid , p. 328.)