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IfiO                     CORRESPONDANCE.
    Or, ces phrases guillemetées, non seulement ne m'appartien-
nent pas ; mais elles sont contraires à tout ce que j'ai dit.
    M. Péricaud a cité après moi les cahiers de notre province
aux états-généraux et il s'est écrié : Que de vœux unanimes
 dans le cahier des trois ordres !
    Il aurait pu ajouter les renonciations formelles à tous les pri-
vilèges, qui ont précédé parmi nous la fameuse nuit du 4 août.
   Il a encore parlé après moi de la déclaration unanime du co-
mité des électeurs, composé des délégués des trois ordres, faite
le 17 juillet 1789, après le renvoi de Necker; la ville y protestait
contre la dissolution de l'Assemblée, prenait sous sa garantie
l'inviolabilité des députés et arrêtait que le paiement de tout
impôt cesserait du jour de la séparation violente des députés.
   Notre histoire rencontre sans cesse, parmi les partisans zélés
de la Révolution, à ses diverses phases, des noms appartenant à
la noblesse où à la bourgeoisie, et j'ai longuement rapporté des
faits qui prouvent que, même après la dépossession du clergé, la
majorité de cet ordre et des communautés religieuses , adhérait
à la même cause, et qu'elle ne l'a abandonnée qu'après la mal-
heureuse institution de la constitution civile du clergé.
   Oui, j'ai dit et je répète, que la réforme réelle et radicale de
l'ancien régime, ne pouvait s'opérer que par la puissance du
peuple. Si le peuple de Paris n'avait pas pris la Bastille, l'Assem-
blée nationale aurait été dissoute dès ses premières œuvres, et
si le peuple de Lyon et des autres grands centres de la nation
française, ne s'était pas énergiquement rallié à l'Assemblée natio-
nale, le peuple de Paris eût en vain pris la Bastille ; tout n'eût
abouti qu'à une fronde éphémère.
   Mais cela ne signifie pas 'que la volonté ou les passions du
peuple soient l'unique règle du droit et de la justice. Le droit a
quelquefois besoin de la puissance du peuple pour prévaloir dans
la société et c'est ce qui fait la légitimité des révolutions. Le
droit en soi est au-dessus du peuple.
   Je défie M. Péricaud de rapporter une seule phrase de mon
livre qui contienne l'apologie des crimes qui ont altéré et souillé
la Révolution. Mais ne pouvant trouver ces phrases chez moi, il
en a forgées et me les a attribuées.
   J'ai rapporté que les volontaires lyonnais rentrant en ville
après la campagne du Dauphine, contre les incendiaires, avaient
été assaillis à coups de pierres dans les rues de la Guillotière.
M. Péricaud me fait dire : « que ce faubourg conservait une
« juste et vieille inimitié parce que le Consulat l'avait possédé
« comme un fief. » Le mot juste est une falsification, aussi bien
que l'excuse que j'aurais faite de cet acte d'hostilité.
   Dans un passage qu'il guillemète à son habitude, il me fait
qualifier M. Imbert-Colomès, d'homme équivoque et à double
face. Équivoque, peut-être, cela résultait de la position et des
opinions flottantes de ce personnage. Mais je n'ai point dit Ã