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                        LITTÉRATURE MÉDICALE.                           131
vidence du Créateur suprême. Galien connaissait la Bible (il
cite Moïse) et quelques livres des chrétiens ; et il est un vi-
vant témoignage de la profonde modification que les dogmes
du christianisme commençaient a imprimer au monde. Un
progrès de plus, et il aurait donné le nom de JÉHOVA a ce
Dieu dont à chaque pas il proclame la sagesse et la toute-
puissance. Mais la lumière ne se fit qu'incomplètement pour
lui, et son intelligence ne put se dégager de tous les préju-
gés du paganisme. — Aussi, malgré ses défauts, ses hypo-
thèses et ses paradoxes, quand il est arrivé au terme de sa
tâche, il se trouve avoir élevé derrière lui un des plus beaux
monuments que nous ait légués la littérature antique. M. Da-
remberg en a très-heureusement apprécié la valeur : « Une
conception hardie, et jusqu'à un certain point nouvelle, de
la parfaite harmonie entre les diverses parties du corps, une
théorie complète des causes finales, des idées élevées sur
Dieu et la nature, des diatribes quelquefois éloquentes et
pleines d'une fine ironie contre les œuvres prétendues du
hasard et des atomes, des descriptions animées, des points
de vue souvent très-justes sur les utilités et les actions des
organes, des idées générales étendues, des principes féconds
sur certaines questions d'histoire naturelle, telles sont les
qualités qui distinguent excellemment l'ouvrage (ÃO) dont
nous parlons » {Préface).
   Citons ici quelques passages ; Galien, après avoir décrit
à son point de vue l'appareil de la génération, s'écrie : « Ne
devons-nous donc pas tout d'abord admirer la sagesse et en
même temps la prévoyance du créateur? En effet, bien qu'il

qu'il l'ait été pour toutes les esf>èces également, cela marque déjà bien du
sens et de la réflexion ! Si vous ajoutez qu'aux animaux carnassiers ils ont
donné de nombreuses dents à la fois acérées et fortes , pour moi, je ne peux
m'imaginer comment c'est l'œuvre d'un tourbillon aveugle. Si donc vous
avez vu des dents de lion et de brebis, vous en connaissez la différence :
mais que les dents des lièvres soient semblables à celles des brebis , et les
dents de panthères et des chats à celles des lions, n'est-ce pas étonnant ?
Quand on voit des griffes aiguës et fortes chez les carnassiers, comme des
épées données par la nature, tandis qu'il n'en est pas de pareilles chez les
animaux inoffensifs, la chose paraît plus surprenante encore. »
   (10) Après les qualités, voici les défauts : « Une volonté arrêtée de tout
expliquer, de faire accorder toutes les explications, de ne trouver jamais
ni lui-même, ni la nature en défaut, une ignorance absolue (sic) de l'ana-
tomie humaine, une connaissance imparfaite de l'anatomie comparée et de
l'embryogénie, une prolixité quelquefois excessive, des subtilités, des par
radoxes, tels sont les défauts qui empêchent trop souvent Galien de voir
juste et d'exposer méthodiquement. » (Darcmberg. Ibid).