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CORRESPONDANCE. 83 dévotion pour la erainete que ilz ont de se vcoir bien tost pressés de forces estrangères et de celles du marquis de Sainl-Sorlin, dont ils crai- gnent de recevoir de grands dommages et ruynes, s'ils ne seront assistes d'aultres forces que celles qui sont en ces quartiers. Ceste ville a infini- ment souffert, se trouve espuysée de moyens. Il ne vient rien de vos tailles en vos receptes, les gouverneurs et capitaines des places en dis- posent pour leurs garnisons ; vos ennemys font pareilles levées et ravagent tout ce pays. Il n'y a rien si misérable que ce paouvre peuple ; Votre Majesté juge trop mieux qu'on ne doibt laisser entrer en frayeur ce peuple qui s'est de nouveau remis soubs son obéissance. Votre pré- sence peult remédier aux maulx dont ceste ville est menacée et qui se veoyent ès-provinces voysines qui n'ont pas moings besoing de la pré- sence de Votre Majesté. Votre bon plaisir sera escrivant à monsieur le conncstà blc et à ses aultres lieutenans gcneraulx, leur faire entendre que Votre Majesté désire que se trouvant en cestc ville pressée de forces estrangères, ilz l'assistent de touts les moyens que ils auront. Monsieur d'Ornano est maintenant joinct avec monsr de Tavanes près de Touraus, pour entreprendre ce que ils verront estre a fere pour votre service et résister au marquis de Tresfort qui s'est joinct au visconte de Tavanes. Nous actendons en brief en ceste ville le retour dudit sr d'Ornano, et sur ce, Sire, nous supplyons le créateur de donner à Votre Majesté très longue et très contente vie. C'est de Lyon le XXIIII e jour de juing 1594. Vos très humbles et très obéissans subjects et serviteurs, BELMÈVBE, M. DE Vies.