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                           DON JUAN.                        4S

les réconcilier est une œuvre impossible ; Tirso de Molina,
en pleine légende, nous fait prendre en pitié les ménage-
ments de Molière ; chez lui rien ne voile le surnaturel, aussi,
il nous émeut et nous domine. Pour Molière, au contraire,
Don Juan est le représentant d'un autre âge ; la légende est
tout pour l'auteur espagnol ; le poète français l'a reléguée à
la seconde place.
   Le Don Juan espagnol courra donc à sa perte, poussé par
la justice divine, entraîné aussi par l'honneur chevaleresque
qui lui défend de manquer à la parole donnée. « Si vous
violez votre parole, lui objecte son valet, qu'importe, que
pourrait un mort?—Ce qu'il pourrait, ce mort? reprend Don
Juan, il me proclamerait infâme. « Et il se rend à l'église.
La catastrophe avec son étrange mise en scène ne peut s'a-
nalyser, il faut la lire tout entière.
   Don Juan et le spectre sont en présence.
  LE COMM. Je comptais peu sur ta parole, car tu te fais un
jeu de tromper tout le monde.
   D. JUAN. Me regardes-tu comme un lâche ?
  LE COMM. Oui, n'as-tu pas fui après m'avoir tué?
  D. JUAN. C'est vrai, mais seulement pour éviter d'être
reconnu. Du reste me voici devant toi, dis ce que tu veux.
  LE COMM. Je t'invite à souper.
  D. JUAN. Soit. Soupons...
  LE COMM. Assieds-toi.
  D.JUAN. O Ù ? (Deux démons apportent des sièges).
  CATALINON. Drôles de pages.
  D. JuAN/