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                          DE LUGDUNUM.                       lo

Or, le nombre des chefs de famille composant la colonie de
Lugdunum était comme on l'a vu a peu près de quatre mille :
ce qui fait vingt-huit mille arpents, un peu plus de sept mille
hectares, pour le terrain distribué entre les colons. L'arpent
romain forme vingt-cinq ares, vingt-huit centiares, mesure
actuelle. Nous devons ajouter a ces sept mille hectares un
terrain considérable, formant les pâturages et les bois et qui,
ainsi qu'à Rome, restait indivis entre les citoyens. Les bes-
tiaux étant anciennement la principale richesse de la Gaule,
il fallait dans chaque communauté gauloise une vaste étendue
de pâturages. C'est de la Gaule, tant transalpine que cisal-
pine, que Rome et l'Italie tiraient presque tous les troupeaux
qui servaient a la nourriture de leurs habitants (1). Nous
devons donc évaluer cette part indivise a peu près au double
des terres arables. Ainsi tout le territoire accordé a la co-
lonie de Lyon, devait être à peu près de vingt a vingt-deux
mille hectares , quatre-vingt-cinq a quatre-vingt dix mille
arpents.
   Les habitants gaulois qui habitaient en petit nombre le
territoire assigné a Lugdunum, furent sans doute placés
dans d'autres parties du pays, ou incorporés parmi les habi-
 tants, comme cela se faisait quelquefois (2). Nous ne voyons
pas que, parmi les faveurs accordées à Lyon par les empe-
reurs, et surtout par Claude, qui avait une si grande affection
pour la ville où il avait reçu le jour, ait été comprise une
augmentation de territoire, et que de nouveaux colons y
aient été envoyés. Ainsi, le territoire de Lugdunum a tou-
jours eu, suivant toutes probabilités, la même extension
qu'on lui avait donnée primitivement.
   Ce territoire fut, en grande partie, pris sur les Ségusiens,

  (1) Polybc, livre II. —Strabon, livre IV, p. 17".
  (2) Tilc-I.ivP, livre v:n, cli. 14.