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DE LUGDUNUM. 11 colons. Un assez grand nombre, ceux surtout qui avaient leur part éloignée de la ville, devaient résider sur leurs pro- priétés et ne venaient sans doute à Lugdunum que lorsque leurs affaires le demandaient ou lorsqu'ils devaient exercer leurs droits de citoyens. Ainsi, on doit évaluer à plus d'un tiers, à près de la moitié le nombre des citoyens demeurant extra muros. Dans la suite, les faveurs des empereurs, le commerce attiré par l'heureuse situation de la colonie, la réunion des habitants de la bourgade gauloise et de ceux de VEmporium grec qui, suivant mon opinion, existait déjà avant Plancus, les Peregrini, la famille, clients, esclaves qui sui- vaient les nombreux magistrats et hauts fonctionnaires de l'empire qui résidaient à Lyon, ont sans doute successive- ment augmenté sa population et l'ont élevée au moins au double. Ainsi, on peut estimer à trente mille habitants la po- pulation de Lyon et de ses faubourgs au temps des premiers Césars et à dix mille celle de son territoire. Suivant Strabon, Narbonne était la seule ville de la Gaule qui l'emportât sur Lyon en importance et en richesses (1). On peut reconnaître encore l'importance ancienne et la population de l'ancien Lugdunum, par son étendue et son enceinte. Celle-ci suivait le cours de la Saône depuis la porte Saint-Georges jusqu'à Pierre-Scize, et s'élevait sur la mon- tagne derrière Fourvières, dans une circonférence d'environ cinq kilomètres, renfermant cinq cent quarante hectares en- viron de superficie. C'était à peu près l'étendue de l'ancien Autun, Auguslodunum. L'enceinte de Nemausus, Nismes, n'était que d'un kilomètre plus grande. Or, en prélevant l'es- pace de deux palais et des jardins des empereurs, des tem- ples et des bois sacrés, du théâtre, de l'amphithéâtre, du forum et des pentes trop rapides du coteau, cette étendue (1) Tome 1, p. 192.