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382                  MONOGRAPHIE HISTORIQUE

interminables, se décide à rendre hommage au comte de Sa-
voie, avec réserve de rester neutre à l'avenir (1).
   La trêve entre le nouveau dauphin et le comte, son beau-
frère, est prolongée d'un commun accord.
   Le château de Ghâtilion-de-Corneille avait été ruiné dans
les dernières guerres. Comme il était dans une position im-
portante et naturellement fortifiée, le dauphin ordonne sa
restauration. La chartreuse de Meyria devait fournir les bois
nécessaires. Cette obligation, résultant d'une ancienne charte
de concessions, était une servitude onéreuse à cette commu-
nauté. Le dauphin consent à l'en affranchir, au prix de trois
cent livres viennoises. Le litre de celte déclaration authentique
était revêtu d'un sceau ù l'effigie du jeune prince avec ses ar-
moiries au revers, portant un dauphin entre deux tours et
un dragon en pointe (2).
   Amédée profile de la trêve pour assister au couronnement
de l'empereur Henri VII, en Italie. Pendant son absence, le
dauphin essaye de recouvrer par les armes Ambronay et les
châteaux dont le comte s'est emparé ; mais Edouard, fils aîné
d'Amédée, déjoue cette tentative. Ces princes,après avoir sac-
cagé quelques bourgades,se soumettent à des arbitres qui font le
partage des châteaux et fiefs contentieux, laissant Ambronay
au comte. Aussi, cette sentence ne fut-elle qu'une courte sus-
pension d'hostilités. Le dauphin rentre en campagne. Tandis
que ses bandes armées se livrent à la dévastation et au pillage,
la mort de l'empereur, attribuée à une hostie empoisonnée,
précipite le retour du comte Amédée. A l'aspecl de cette
guerre qui consiste à saccager les villages et à les incendier,
le comte, transporté d'indignation, provoque le dauphin à un


   (1) Traite du mois de novembre 1308. — Lévrier, idsl. des comtes de Ge-
nevois.
  (2) Chorier, hisl. du Duuphinë, page 203.