Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
20              DISSERTATION SUR L'EMPLACEMENT

faire dériver ce mot d'AOxvxrot immortels , en mémoire du
supplice des chrétiens de l'an 177. Il leur oppose avec raison
un passage de Grégoire de Tours qui dit positivement que
les martyrs lyonnais furent nommés Alhanacenses, du nom du
lieu où ils avaient subi leur supplice, ce qui prouve clairement
que le nom d'Alhanacum a été donné à ce quartier avant
la mort cruelle des chrétiens de Lugdunum. Mais il ne s'en
suit pas de là qu'il n'ait pas une étymologie grecque qui vînt
 à l'appui de notre opinion. Le nom de ce lieu ne pourrait-
il pas venir ou d'Alhanacum en mémoire de l'athénée ou
 à'AOavotToi immortels, non point à cause des martyrs, mais
 à cause des Césars qui y étaient reconnus et honorés comme
jouissant de l'immortalité. Cette étymologie nous paraît au
contraire très-vraisemblable, et par conséquent le nom d'Alha-
 nacum, au lieu de démontrer que le temple n'était pas à Ai-
 nay, prouverait précisément le contraire (1).
    Examinons maintenant l'emplacement sur lequel M. Au-
 guste Bernard veut établir ce monument, c'est-à-dire les
quartiers Saint-Nizier et Saint-Pierre.
    La principale raison qu'il donne, c'est que dans la dernière
 de ces églises et dans la rue Saint-Côme, placée entre les
 deux, on retrouve la plus grande quantité et les plus lourdes
 des pierres que leurs inscriptions signalent positivement comme
 ayant fait partie du temple d'Auguste.
    La découverte que cite ici l'auteur du mémoire et sur la-
 quelle il s'appuie va s'expliquer naturellement par une autre
 découverte dont il n'a sans doute pas eu connaissance. C'est
 celle des limites de la Saône dans les premiers siècles : cetle

   (1) Nous ne cherchons point à Alhanacura une origine celtique, les mois
de cette langue perdue étaient ordinairement très-courts. Alhanacum a évi-
 demment une, étymologie grecque. Ce lieu, avant l'établissement de la co-
lonie de Muualius Plancus, était le rendez-vous des marchands grecs qui,
remontant le Rhône jusqu'à sa jonction avec la Saône, venaient y trafiquer.