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                  LOUIS-PHILIPPE D'ORLKAKS.                   303

 conversation des hommes distingués des Cours européennes,
 l'éducation si solide et si cultivée du jeune prince que lui
 avait légué un père expirant. Le comte de Chambord se sé-
 para sur la fin de 1838 , à dix-neuf ans , du vénérable prélat
 dont il avait reçu les conseils, et, accompagné du duc de
 Lévis et du comte de Locmaria , il parcourut une partie de
 l'Italie , la Hongrie , la Transylvanie et l'Autriche; il étudia
 avec intérêt les champs des victoires impériales, explora
 les côtes de la Dalmalie, la Saxe et la Prusse. Il séjourna
 quelque temps à Rome, visitaNaples et Florence et revint à
 Goritz où un accident affreux (juillet 1841) faillit trancher,
 dans sa fleur, une destinée à laquelle se rattachaient tant de
 vœux et de souvenirs. Des soins habiles et la vigueur de l'âge
 dissipèrent les espérances indécentes, les joies homicides qui
 éclataient déjà en France dans les plus hautes régions du
 pouvoir, et les derniers jours de 1843 virent le rejeton de lanr.
 de rois débarquer sur les côtes d'Ecosse, d'où il se rendit
 bientôt à Londres, appelant à son hôtel de Belgrave-Square
 tous les Français demeurés fidèles au culte du malheur et des
véritables traditions monarchiques.
    Près de deux mille Français accoururent, ayant à leur
tête ce patriarche des lettres françaises, dont le génie rendait
à la cause monarchique tout l'éclat que lui empruntait sa
pieuse fidélité, et des communications assidues, cordiales
s'établirent, à la face de l'Europe attentive , entre les nobles
visiteurs et l'auguste proscrit.
    Cette épreuve solennelle fut favorable au jeune prince;
Le comte de Chambord fit admirer dans ces entreliens
une instruction solide, une raison précoce, un grand esprit
d'à-propos, une appréciation judicieuse des vrais besoins de
son siècle, et, par dessus tout, on doit le reconnaître , un
sentiment éminemment français. Ces avantages exaltèrent
les espérances du parti légitimiste, et inspirèrent un vif dépit