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320 LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS. que ce prince était aussi le propre neveu du gendre de Louis- Philippe : circonstance propre à atténuer les conséquences de son union avec la fille aînée de Ferdinand VII, si celte union, ce qui est fort douteux , fût devenue une irrémissible néces- sité. Politiquement parlant, le mariage du duc de Monlpen- sier, ce prétendu chef-d'œuvre d'habileté diplomatique, était un événement nul ou dangereux pour la France. Nul , si la reine Isabelle avait des héritiers ; dangereux , si, par la sté- rilité de son hymen avec François d'Assise, la duchesse de Montpensier ou ses enfants étaient appelés quelque jour à lui succéder sur le trône d'Espagne. Quoi qu'il en soit, Louis-Philippe ne tint, celte fois, aucun compte des protestations ni des menaces du ministère an- glais, et repoussa hautement l'inconvenante proposition qui lui fut faite d'une renonciation éventuelle de l'infante et de son mari à leurs droits au trône : renonciation absurde d'ail- leurs, car le droit incontestable des descendants de Philippe V ne pouvait périr parleur alliance à une famille qui avait ab- diqué les siens (1). Le roi se borna à prescrire au prince de Joinville, qui commandait alors une escadre dans la Méditer- ranée , d'observer la plus grande circonspection et d'éviter toute démonstration et môme toute allure capable d'offusquer le gouvernement britannique (2). Les deux mariages furent célébrés à Madrid le 10 octobre 1846. M. Buhver n'assista point à celte cérémonie , et lord Normanby , ambassadeur anglais à Paris, ne prit aucune part aux fêles qui eurent lieu à St-Cloud, lors de l'arrivée des nouveaux époux. L'entente cordiale ne put se remettre de celle prétendue violation des engagements pris par Louis-Philippe. La reine Victoria, par- ticulièrement , en témoigna un courroux très-vif , et lord ( 0 Mémorandum de M. Guizot, du 11 oct. 1S46. (1) Lettre du ri sept. 1846.