page suivante »
LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS. 311 taient rendus à la rencontre du roi des Français jusqu'à Porls- mouth, lieu de son débarquement. De brillantes fêles célébrèrent le séjour de Louis-Philippe à Windsor, où il reçut pendant plusieurs jours, avec l'affa- bilité qui lui était propre, les hommages d'une nombreuse population. Il fut décoré, le 11 octobre, de l'ordre de la Jarretière, dans un splendide appareil, dont les formes quel- que peu féodales provoquèrent en France des rapproche- ments assez piquants avec l'origine populaire du trône au- quel était décerné cet honneur. Le lendemain, la corporation de Londres, composée de quarante-cinq personnes, ayant à sa tête le lord-maire, vint saluer Louis-Philippe, qui r é - pondit en anglais à l'Adresse du chef de la cité. Le roi quilta Windsor le 15 octobre, au milieu des témoignages de sym- pathie de toutes les classes du peuple britannique. Un bal somptueux avait été offert par la ville de Portsmoulh, pen- dant son séjour à Windsor, aux officiers de noire marine, dans l'hôtel de Royal-Naval-College, et la reine Victoria vint en personne recevoir à bord de noire escadre les hom- mages des marins qui la montaient. Ces démonstrations flat- teuses, dont la suite n'a que trop prouvé la fragilité, firent en France peu d'illusion à l'opinion publique. Le parti lé- gitimiste, comparant le voyage de Louis-Philippe à Windsor avec celui du comte de Chambord a Londres, remarqua que le jeune prince n'était allé chercher en Angleterre que des Français, et l'opposition libérale compléta le parallèle en énumérant avec une amère complaisance les témoignages de sympathie que le roi-citoyen avait reçus des éternels enne- mis de la grandeur et de la prospérité de la France. De ce côté du détroit, l'alliance anglaise ne fut pas plus populaire après qu'avant le voyage de Windsor, et ce fut envain que la France attendit de ce rapprochement entre les deux sou- verains quelque modification à la politique égoïste et ma-