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226                  L0DIS-PH1LIPPE D'ORLÉANS.

 Prusse (1). Ce mariage iodisposa vivement la France catho-
 lique. Un illustre pair, M. de Dreus-Brezé, se rendit, au
 Luxembourg, l'organe de ces impressions, et demanda com-
 ment un prince français se voyait réduit à aller chercher une
 épouse dans une contrée qui figurait à peine sur la carte de
 l'Europe, et dans une religion étrangère à la majorité des
 Français. Cependant les Chambres accueillirent avec satisfac-
 tion la communication ministérielle. Elles votèrent en faveur
 du prince une dotation annuelle de deux millions, allouèrent
un million pour les frais de célébration de son mariage, Axè-
 rent à 300 mille francs le douaire de la princesse, et accor-
dèrent un million de dot à la reine des Belges. Le roi et le
 ministère répondirent à ces libéralités par l'octroi d'une
 amnistie qui comprit tous les individus détenus dans les
prisons de l'État par suite des dernières condamnations poli-
tiques. Mesure habile par son extrême opportunité, honorable
pour le ministère de M. Mole, et dont l'effet fut de calmer
sensiblement l'irritation des esprits. Le dernier assassin du
roi, nommé Meunier, condamné à mort par la cour des
pairs, fut déporté aux Etats-Unis. Les ministres de Charles X,
détenus au fort de Ham, avaient été mis successivement en
liberté dans les derniers jours de 1836 ; leurs anciens collè-
gues rentrèrent en France à la faveur de l'amnistie.
    Le mariage du prince royal fut célébré avec beaucoup de
pompe à Fontainebleau et à Paris. Le roi saisit avec un
heureux à-propos celte occasion pour faire ouvrir au public
les galeries de l'immense palais de Versailles, non plus vides
et solitaires comme aux temps de l'Empire et de la Restaura-
tion, mais peuplées des plus nobles images de notre histoire,
depuis les temps les plus reculés de la monarchie française

   (1) De la Politique extérieure de la France depuis 1830, par M. d'Haus-
son ville.