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Î40              LOCHS-PHILIPPE D'ORLÉANS.

   La reconstitution du personnel de la magistrature , après
1830, amena entre le roi et son ministre plus d'un débat où
le rude démocrate lutta avec énergie , et, il faut le dire, avec
justice contre certaines antipathies personnelles de Louis-
Philippe. Mais un tel censeur n'était guère tolérable au-delà
des premiers mois de l'établissement d'un nouveau pouvoir,
et la malignité publique plaçait dans la bouche du roi ce mot
vulgaire : « J'ai trois médecines à rendre , La Fayette, Laf-
fitte et Dupont de l'Eure. » La démission du garde des
sceaux , formulée en termes sévères , fut acceptée par Louis-
 Philippe , et dès ce jour , la séparation de la monarchie de
 1830 et du parti démocratique put être considérée comme
 définitive.

   Les derniers jours d'août avaient vu s'opérer en Belgique
une révolution calquée en apparence sur la nôtre, mais ac-
complie dans un esprit tout différent. Rendue à son indépen-
dance parla fuite précipitée du prince d'Orange , la Belgique
n'osa pas se constituer en république en présence des traités de
1815 ; elle songea à se donner un souverain , et ses Vegards
se tournèrent vers le duc de Nemours , second fils du roi des
Français. Mais la France n'était pas en mesure de profiter
d'un tel résultat. Louis-Philippe , contenu par l'Angleterre ,
refusa formellement la couronne offerte à son fils. Rejetée
par ce refus dans les bras des Anglais , la Belgique, après de
longs tâtonnements , choisit le prince Léopold de Saxe-Co-
bourg, et cette élection lui valut les faveurs soudaines de la
conférence de Londres , toujours hostile à ses intérêts tant
que l'influence française avait paru dominer dans ce pays.
Sous ce point de vue , la diplomatie de M. de Tslleyrand avait
échoué complètement à Londres, quelque soin qu'il eût pris
d'amoindrir sa mission en déclarant qu'il ne venait point
comme représentant de la France , mais « pour chercher