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234                 LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS.

anglais prépara en môme temps le succès de ses desseins en
fomentant, de concert avec la Porte, une insurrection en
Syrie (1) contre la domination égyptienne. Le ministère
français, de son côté, présenta un plan qui consistait à con-
céder hérédilairement à Méhémet-Ali l'Egypte, la Syrie et
l'Arabie, et viagèrement l'île de Candie. Des conditions plus
timides encore furent secrètement proposées par le général
Sébastiani à lord Palmerston qui reconnut sans peine la
source d'où elles émanaient, et s'écria, avec un dédain long-
temps contenu,qu'il ferait passer le roi des Français par le
trou d'une aiguille. Les propositions de M. de Brunnow,
amendées par le cabinet anglais, furent acceptées par les deux
autres cours, et la France ayant refusé de prendre part au trai-
té, le sort de son illustre allié fut réglé sans elle et contre elle
 (15 juillet 1840), à l'instant même où, par le succès de sa
médiation entre l'Angleterre el le roi de Naples, le gouver-
nent français venait de rendre à la Grande-Bretagne et à
l'Europe entière le service le plus signalé. Méhémel reçut
l'Egypte à litre héréditaire, et la partie méridionale de la
Syrie, y compris Acre , à titre viager ; les détroits furent
partagés entre l'Angleterre el la Russie, et les forces'navales
anglaises et autrichiennes furent chargées du blocus de la
Syrie. Des dispositions coercitives d'une grande rigueur ser-
vaient de sanclion à ce traité, dont elles déterminaient le vé-
 ritable esprit.

   Lorsque la nouvelle du traité du 15 juillet parvint en
France, il y avait cinq mois environ que le ministère du 1*2
mai n'était plus aux affaires. 11 avait succombé devant le
rejet d'une malencontreuse demande de 500,000 francs de
dotation pour le duc de Nemours à l'occasion de son pro-

  (1) Histoire diplomatique de la ijueslion d'Orient, par T.. faucher.