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BU TEMPLE D'AUGUSTE. 29 Maintenant, si on veut se rendre compte de quelle manière le terrain des environs a pu s'élever assez pour nécessiter la chapelle latérale où se trouve chaque escalier. Le pavé de la crypte se trouve donc précisément, comme nous l'avons dit, à dix pieds sous le sol actuel, qui a presque atteint le niveau du pavé de l'église. Le plan de cet oratoire est une croix grecque dont les bras sont arrondis el terminés en culs de four, ayant d'une extrémité à l'autre sept mètres quarante-neuf centimèlres. La voûte en arête et fortement surbaissé» a trois mètres un centimètre d'élévation. L'autel, de un mètre quarante centimèlres de large, sur un mètre trente-neuf centimètres d'épaisseur, et un mètre douze centimètres de hauteur, y compris une marche de quinze centimètres, est marqué de quatre croix grecques exécutées grossièrement. La pierre sacrée, carrée, de quarante-deux centimètres, est marquée aussi de croix grecques, mais au nombre de cinq, elle est encastrée dans la grande pierre formant le dessus de l'autel. Du même côté, mais à la hauteur de un mètre septante-cinq centimètres, et en arriére, est appliqué contre le fond de l'abside, et encastré par les angles, le sarcophage en pierre brute, où a été, dit-on, le corps de saint Ennemond, et qui y fut placé au Ve siècle. Le pavé de la crypte est en carreaux modernes, qui font un très-mauvais effet, ainsi que ceux de faïence dont on a revêtu le devant de l'autel. Au milieu du pavé est la pierre sépulcrale de Nicolas Navarre, évêque de Cy- donie, suffragant, vicaire-général de Lyon, et chanoine de celte église, mort le 25 septembre 1755, à l'âge de septante ans. Cette pierre a un anneau de fer, ce qui suppose au-dessous une excavation où est déposé le cercueil. En examinant attentivement celte crypte, on voit de suite que son carac- tère, qui rappelle tout-à -fait les édifices du IVe ou Ve siècle, a dû être altéré grandement par sa reconstruction au XVIe. Altération q u i , du reste, a été complétée d'une manière déplorable, de nos jours, par une épaisse couche de mortier, détestable badigeon qui n'a pas peu contribué à le défigurer . Vis à -vis l'autel, le restaurateur moderne y a pratiqué une porte conduisant aux souterrains de l'église, et dont le style roman a achevé de dénaturer cet antique sanctuaire, dont le caractère aurait dû, au contraire, être religieusement respecté. Cet oratoire, si intéressant par les souvenirs qu'il rappelle, fut longtemps dépositaire de quelques restes précieux des quarante-huit martyrs de l'an 177, et que de courageux chrétiens étaient parvenus à dérober à la rage des idolâtres. C'est en l'honneur de cet événement qu'était instituée la fête dès Merveilles, célébrée le 2 juin, et qui fut supprimée au XVe siècle.