Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                               DU BUGEY.                       383

 combat singulier. Les principaux seigneurs s'empressent d'in-
 tervenir comme médiateurs et décident leurs suzerains à ac-
 cepter la dernière sentence arbitrale et à reconnaître l'indé-
 pendance d'Ambronay. Ce traité de 1314 est daté de Gre-
 noble. (1).
    L'indépendance d'Ambronay, principale cause de discorde,
 semblait enfin asseoir la paix sur des bases plus durables,
 lorsqu'un événement dramatique rallume tout-à-coup le feu
 des hostilités et lui imprime un caractère plus grave.
    Ambronay était gouverné par Amblard de Briord, abbé
 vénérable, très attaché au comte de Savoie. Admirateur pas-
 sionné de ce prince, il se plaisait à faire son éloge et n'avait
 pour le dauphin que des paroles de mépris. Trois moines dau-
 phinois, outrés de celte partialité, en conçoivent une haine
 violente et forment le dessein de venger leur souverain. Ayant
 pratiqué des intelligences secrètes avec les gouverneurs des
châteaux voisins qui tenaient pour le dauphin, ils introdui-
sent, de nuit, par une porte dérobée, des hommes d'armes
qui se rendent maîtres de la place. L'étendard du dauphin est
planté sur la haute tour ; l'abbé, qui allait à l'office de ma-
tines, est.étranglé et pendu à une croisée de son monastère.
Justement révolté de cet attentat, Amédée, de retour dans
ses états (il était à Rhodes), vient assiéger Ambronay, le
prend d'assaut et fait prisonniers les trois moines, meurtriers
de l'abbé. Mais, comme ils appartenaient à la justice ecclésias-
 tique, fort respectée des princes d'alors, ils sont livrés à leurs
juges naturels pour recevoir le juste châtiment de leur crime (2).
  Le dauphin, de son côté, entre en campagne et vient assié-
ger Miribel, place forte e( bien approvisionnée. Il bat en
brèche les murailles et fait tomber sur la ville une grêle de

  (1) Chorier, pages MO et 2 2 1 .
  (2) Paradin, Chronique de Savoie.