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DU BUGEY. 405 géant, allument une guerre générale, et pour la première fois, les populations si longtemps opprimées attirent chez elles ce fléau, alors que leurs souverains sont disposés à la pajx. Les troupes du dauphin sous la conduite d'Hugues de Ge- nève, son lieutenant général dans le Faucigny et le pays de Gex, s'emparent des bourgs de Saint-Germain, de Douvres et d'Ambronay et s'y livrent au pillage et à la dévastation ; les châteaux des Alymes, de Montgriflbn et Château-Gaillard sont assiégés, pris et saccagés. Le comte de Savoie assemble à Belley une armée considérable et se met en marche dans les gorges de Saint-Rambert pour reprendre ses places et se jelter sur les possessions du dauphin dans la val- lée du Rhône. Le bailli de Mâcon, député par le roi et le dauphin, accourt à sa rencontre et oblient une (rêve par la déclaration formelle que l'expédition d'Hugues de Genève a été faite à l'insu du dauphin qui s'engage à en réparer les préjudices. Sur la foi de celte trêve, le comte de Genevois, ayant licencié les troupes qu'il avait levés dans le comté de Bourgogne, comme elles y retournaient, elles sont attaquées à l'improviste et (aillées en pièce par Pierre de Genève, sei- gneur d'Albi, et Ballaison, gouverneur de Gex. Le comte de Savoie eut la loyauté d'entrer dans le pays de Gex pour punir cet attentat. Celle répression était de nature à disposer les esprits à la paix; elle eût un effet contraire ; elle enfanta un nouvel embrasement. Le Bas-Bugey et une partie de la Dombes furent encore ravagés ; la guerre dans toutes les pro- vinces fui reprise avec furie. A aucune époque le'Bas-Bugey ne souffrit autant de ce fléau dont le caractère épidémique affectait toute la province. Cependant le comte de Savoie étail animé des dispositions les plus pacifiques à l'égard du roi de France dont tous ses prédécesseurs avaient été les fidèles alliés. Des propositions de paix furent faites sur de nouvelles bases. Les seigneuries