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                LETTRES SUR LA SARDAIGNE.                     369

paraît, assez exactement la figure d'une semelle. C'est aussi
l'avis des poètes :
               Uumanœ spéciem plat,tœ sinuota figurai
               limita ,

écrivait Glaudieu , et Silius Jtalicus avait dit avant lui ;
                          Kudœ »ub imagine piaula:
               Inde lchnusa prias gratin mcmorata colo'iis.

Mais je suis obligé d'avouer, ajouta !e docte vieillard, que
cette ressemblance ne m'a jamais frappé ; les anciens, peut-
être, avaient-ils les pieds autrement conformés que les nôtres?
la chose paraît assez probable, car, le mot lchnusa, dont
les Grecs la nomment encore, sert à désigner l'empreinte
que laisse un pied sur le sable. »
   Quant aux vicissitudes politiques, par lesquelles la Sardai-
gne a passé, je vais essayer, cher ami, de vous répéter le
plus couramment possible, la leçon que j'ai apprise :
    Les Phéniciens envoyèrent des colonies en Sardaigne, en
même temps qu'ils en faisaient descendre en Afrique, en Si-
cile et jusqu'en Espagne. Ces colonies fondèrent plusieurs
villes, enlr'autres GARALIS, aujourd'hui CAGLIARI. Les mo-
numents de toute espèce, dont ils couvrirent le sol, et dont
 chaque jour encore on retrouve les vestiges, attestent leur
longue domination, confirmée d'ailleurs par le récit de Dio-
 dore de Sicile, que quelques savants ont la prétention d'a-
 voir lu.
    Après les Phéniciens, la Sardaigne resta soumise aux Car-
 thaginois jusqu'à la fin de la première guerre punique,
 époque où elle passa sous la puissance romaine. Les Sardes,
 fiers et courageux , tentèrent plusieurs fois de secouer un
joug, odieux, mais, vaincus, un grand nombre d'entre eux
 se réfugia dans ces montagnes inaccessibles, qui s'élèvent
 entre Tempio et le golfe magnifique de Terra-Nova, pré-