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322 LOUIS-PHILIPPE B'ORLÉANS. européen de la monarchie de 1830, conjurait hautement ses compatriotes de se préparer à combattre les projets de débar- quement et d'invasion qu'il supposait à la France, et, dans un autre document, inséré au Times , Lord Eilesmere enchéris- sait encore sur les appréhensions patriotiques du vieux guer- rier. La rupture de l'entente cordiale eut des fruits amers pour la république de Cracovie, dont l'indépendance avait été so- lennellement reconnue par le congrès de 1815. Les puissances du Nord, prenant pour prétexte l'insurrection qui venait d'é- clater au sein de cet Etat, se hâtèrent d'incorporer son terri- toire à l'empire autrichien, bien sûres que l'isolement actuel de la France ne lui permettrait point de punir cette violation scandaleuse des traités. Le ministère du 29 octobre proposa vainement, en effet, au cabinet anglais de s'unir à lui pour protester : Lord Palmerston refusa d'apposer sa signature au bas de l'acte dressé par M. Guizot, et prolesta par un acte sé- paré. Ce refus n'empêcha pas le ministère français de prêter son concours à l'Angleterre poursoutenirla reine dePortugal, dona Maria, contre une insurrection formidable, provoquée par des actes bien autrement arbitraires que ceux qui avaient amené la chute de Charles X : inconséquence d'autant moins excu- sable, que l'Angleterre seule avait un intérêt direct au main- lien du régime établi dans celte partie de la Péninsule. Mais la nouvelle politique du gouvernement français eut un ré- sultat plus fâcheux encore dans la longanimité forcée avec laquelle il supporta l'irruption des troupes autrichiennes au sein des Etals romains, lorsque les idées d'émancipation pro- clamées du haut de la chaire pontificale par l'illustre suc- cesseur de Grégoire XVI, s'y réalisèrent sous la forme d'une insurrection. Il ne fallut rien moins que les réclamations me- naçantes de l'Angleterre et l'énergique opposition du nou- veau pontife pour mettre un terme à cette dangereuse inler-