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LOUIS-PHILIPPE W'OKLÉANS. 323 vention. La politique fière et nationale de Casimir Périer avait honteusement fléchi devant un intérêt dynastique , et l'inac- tion de M. Guizot répondait à celle que M. de Metternich avait gardée en présence des mariages espagnols. Dans cet état d'impuissance et d'isolement, ce fut une nou- velle d'un haut intérêt pour la France et pour l'Europe en- tière que celle de l'union du comte de Chambord avec la princesse Marie-Thérèse de Modène , nièce de l'impératrice d'Autriche. Louis-Phiîippe, personnellement, en conçut un dépit très-marqué. Cet événement, préparé dans le plus pro- fond mystère , ruinait le laborieux échafaudage construit de longue main par le chef de la maison d'Orléans pour vouer à un célibat perpétuel, s'il était possible, l'héritier légitime du trône de Charles X. Le mariage du comte de Chambord fut célébré à Bruck, le 16 novembre 1846, en présence des au- gustes débris de la famille royale , dont l'exil brilla tout-à - coup d'un de ces rayons d'allégresse pure qui ne visitent plus guère les palais des rois. Lorsque Louis-Philippe ouvrit, le 11 janvier 1847, la der- nière session législative qu'il devait conduire à son terme, la puissance intérieure de son gouvernement, affermie par les épreuves même qu'il avait traversées, offrait toutes les appa- rences de la force et de la durée. Une majorité compacte et dévouée dans les deux Chambres était acquise à son système d'administration. Les partis , usés par sa patience, ou décou- ragés par son incontestable dextérité, semblaient réduits à l'impuissance. L'aristocratie nobiliaire , appauvrie par quel- ques défections notables, ou neutralisée par la préoccupa- tion de ses intérêts matériels, avait cessé toute hostilité active contre la monarchie de 1830. L'esprit politique du clergé s'é- tait insensiblement modifié par suite du recrutement succes- sif de ce corps, et la religion elle-même, subissant l'influence