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                 LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS.                   305

Chambre, et fit, dans sa réponse , une allusion menaçante
aux coupables espérances des ennemis de la royauté nouvelle s
langage au moins hasardé dans la bouche de l'ancien obligé
de Charles X, el qui rappelait involontairement le défi Cé-
lèbre de Tartuffe à son bienfaiteur :

       La maison m'appartient, je le fexai connaître.


   M. de Salvandy, nommé récemment ambassadeur en
Sardaigne, qui assistait à cette conférence, avait voté contre
la flétrissure. Après avoir congédié les députés, le roi l'in-
vita à passer dans son cabinet, et lui reprocha en termes
très-vifs l'ingratitude de sa conduite. M. de Salvandy ré-
pondit avec noblesse el se démit aussitôt de ses fonctions.
Mais , provoqué quelques jours après à donner a la tribune
des explications sur cet incident, qui avait ému profondé-
ment la Chambre, son langage fut obscur, embarrassé, el ne
répondit point à ce mouvement d'indépendance et de dignité.
   Le corps électoral réforma la sentence portée contre les
courtisans de l'exil par une assemblée composée en majeure
parlie de renégals politiques. Les cinq flétris furent réélus
 avec le concours de l'opposition de gauche, dont les
représentants à la Chambre n'avaient point volé pour
l'Adresse, et celte défaite, qui avait quelque chose de per-
sonnel, porla à son comble l'exaspération de Louis-Philippe.
Mais un funèbre événement qui eul lieu vers cette époque
 montra jusqu'à quel pointée prince savait dominer ses im-
pressions extérieures. Leducd'Angoulême rendit, le 1 er juin,
dans les bras de son héroïque épouse, une vie moins éclatante
 que pure et irréprochable. Louis-Philippe, qui n'avait ac-
cordé à la perle de Charles X aucun témoignage ostensible de
 sympathie, prit le deuil à l'occasion de la mort de l'ex-dau-
phin, et il endura dans un froid silence la déclaration pro-
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