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LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS. 301 adresse remarquable du défaut d'ensemble et du décourage- ment qni se manifestait de plus en plus dans les rangs de ses adversaires. Les résultats des élections de 1839 et de 1842 , si favorables au parti constitutionnel, s'étaient évanouis devant l'action dissolvante de l'ambition et de la faveur. Et sous quelle bannière triomphait ainsi la domination de la Cour? sous celle môme des deux chefs de la coalition. Deux événements vinrent ajouter aux satisfactions du châ- teau et tempérer les douleurs de la famille royale. La prin- cesse Clémentine d'Orléans épousa le prince Auguste de Saxe-Cobourg Gotha , frère de la duchesse de Nemours , et le prince de Joinville s'unit, à Rio-Janeiro, à la princesse Françoise-Caroline-Gonzague , l'une des sœurs de l'empe- reur du Brésil. Ainsi parvenu à l'apogée de sa puissance, Louis-Philippe voulut inaugurer, par une démonstration éclatante et en quelque sorte européenne, son rapprochement avec ce gou- vernement britannique dont l'alliance avait secondé si effi- cacement la politique pacifique à laquelle il s'était dévoué. Le prince de Joinville et le duc d'Aumale portèrent à In jeune reine Victoria, à Windsor, une lellre par laquelle le roi des Français l'invitait à se rendre au château d'Eu, et cette princesse répondit par une gracieuse acceptation. Le 2 septembre, à six heures du soir, le yacht qui portait la reine d'Angleterre fut en vue du Tréport, et le roi monta en voi- ture avec toute la famille royale, pour se porter à sa rencon- tre. Les ministres, l'ambassadeur lord Cowley, et un nom- breux cortège accompagnaient Louis-Philippe, qui était en uniforme de lieutenant-général. Ce prince mit pied à terre et s'avança, dans un canot, à la rencontre du yacht royal, qui se mit en panne pour le recevoir. La reine accueillit affectueusement Louis-Philippe , qui l'embrassa avec effu- sion et serra la main au prince Albert. Victoria monta dans