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    48               mscouKS DE M. A. BONNET.
       La médecine, et j'entends par ce mot l'ensemble des con-
    naissances relatives à l'homme physique, la médecine n'est
    point bornée à l'exercice d'un art ; elle ne sert pas seulement
    à secourir l'homme qui souffre, ;\ éclairer l'autorité dans les
    mesures qui louchent à la santé publique, et à seconder la
    justice dans la poursuite des crimes que la science seuie peut
    démontrer; elle rayonne au-delà de la sphère qui lui est
    propre, elle a rendu d'une main ce qu'elle recevait de l'autre,
    et tout en recueillant tes fruits des sciences naturelles, elle a
    concouru puissamment à en activer les progrès.
        Le premier besoin des sciences naturelles est celui d'une
    méthode sûre et féconde. Les garantir des erreurs auxquelles
     conduit une méthode vicieuse , guider tous leurs pas par
    une méthode sévère, c'est là le premier et le plus grand des
     services qui pussent leur être rendus. Tant qu'elles ont été ex-
    posées à la fausse lueur des hypothèses, ou placées sous l'em-
    pire d'une autorité incompétente et acceptée sans examen,
    elles n'ont marché que dans l'erreur, ou se sont arrêtés dans
    une funeste immobilité. Leurs véritables progrès ne datent
    que de l'époque où elles ont pris pour guide l'observation
     des faits et que, parties de ceux-ci, pour s'élever à l'analyse
     et a la généralisation, elles y sont constamment revenues
     pour vérifier la justesse des conceptions générales ou des
     applications pratiques.
        Il y a tant de présomption à vouloir deviner les œuvres
     de Dieu, et une sagesse en apparence si élémentaire a ne
     chercher à les comprendre qu'après les avoir observées, qu'on
     pense naturellement que la méthode d'observation a été
     suivie dans tous les temps, et avec une assiduité d'autant plus
     grande que l'on était plus rapproché de l'origine des sciences.
     Cependant cette marche, si naturelle en apparence, est loin
     d'être celle qu'ont suivie les premiers savanls. Plus pressés du
     désir de comprendre que de celui d'observer, impatients de




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