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DISCGUBS DE M. A. BONNET. 47 de la médecine avec les sujets dont s'occupent les diverses sections de l'Académie. La médecine touche à tout : aux lettres par ce lien commun qui rend celles-ci indispensables à tous les hommes qui cul- tivent leur esprit, et par les langues grecque et latine néces- saires, la dernière surtout, aux médecins qui veulent consulter les auteurs de l'antiquité, et la plupart de ceux qui nous ont précédés de plus d'un siècle ; à la philosophie, par les ques- lions de méthode scientifique et par celles de psychologie qui sont aussi de son domaine; aux arts du dessin par les emprunts qu'elle leur fait pour les expositions plastiques de quelques-unes de ses découvertes et par le guide qu'elle leur a fourni dans la reproduction de la forme humaine ; enfin aux sciences naturelles, par des rapports si intimes que l'en- seignement de ces dernières fait partie intégrante du pro- gramme que la loi impose au médecin. Dans l'examen des rapports de la médecine avec les autres branches des connaissances humaines, les questions les plus variées pouvaient donc se présenter à résoudre. J'ai dû faire un choix enlr'elles, et je me suis arrêté à l'élude des services rendus par la médecine aux sciences naturelles. Chacun sait à quel point ces sciences, et en particulier, la chimie, la botanique et l'anatomie comparée ont concouru h éclairer la médecine et à Jui fournir des éléments de sa puissance, mais l'on ignore généralement tout ce qu'elles en ont reçu en échange ; on croit que riche des biens qui lui ont été transmis, la médecine a été stérile envers les scien- ces, ses bienfaitrices, et qu'elle a joué dans l'ordre scientifi- que le même rôle que dans l'ordre commercial, ces contrées qui reçoivent les importations des peuples avancés dans l'in- dustrie et n'exportent rien chez eux. 11 y a, dans cette opi- nion, une de ces erreurs qui touchent de près à l'injustice. J'essayerai de la détruire dans ce travail.