Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
40              DISSERTATION SUR L'EMPLACEMENT

   Il est une remarque très-essentielle à faire dans l'histoire
de notre ville, c'est qu'il ne faut point confondre l'état de
 désert où la plaine de Lyon a été réduite dans le moyen-
 age, avec ce qu'elle était dans l'antiquité. Il faut se
 rendre compte des dévastations dont Lyon a été la vic-
time dans les temps de barbarie, et surtout au VIIIe siècle,
où les Sarrasins renversèrent ses murailles et tout ce qui
restait encore des édifices des Romains. Puis arrivèrent, dit
Artaud (1), les temps de la féodalité, où les seigneurs, tou-
jours en guerre et retranchés sur les hauteurs, donnaient peu
de soins à la partie basse de Lyon ; alors, les digues furent
emportées, les canaux se trouvèrent comblés, les eaux de nos
deux fleuves s'emparèrent des quartiers les plus bas de la
ville, et formèrent de distance en distance, comme dans te
principe, de petites îles jusque vers le canal des Terreaux,
le seul que sa largeur sauva. La preuve nous en est donnée
par la crypte de Saint-Pierre, qui se trouve située hors des
murs comme le dit un acte du YIe siècle, encore conservé
aux archives de cette église du temps de Paradin, et renfer-
mant une donation par Lothaire, en faveur du Monastère
beati Pétriprincipis apostolorum, inler Ararim et Rhodanum
situm in burgo lugdunensi (2). L'église de Saint-Pierre se
trouvait donc en dehors des murs (3). St-Nizier était pareille-


   (1) Lyon souterrain, page 199.
   (2) Lorsqu'en 1826 on établit les fondements du nouveau théâtre, on
trouva les deux murs de soutènement de cet ancien canal. L'espace occupé
par les eaux était de 22 mètres 70 centimètres de large, les murs avaient
2 mètres d'épaisseur.
   (3) Dans le latia du moyen-àge , bnrgun signifiait une aggrcgation de
maisons, sans enceinte de murailles. Voir Ducange, Glossarium ad scriplorct
malice et infimes laliniialis, t. I, p. 1365.
   Artaud, faisant faire des plantations dans la cour du palais Saint-Pierre,
a. trouvé entr'aulres objets, des racines de pin très-profondes, cl qui pa-