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30 DISSERTATION SDR L'EMPLACEMENT d'enterrer cet oratoire, on se rappellera que l'église des saints Apôtres, élevée sur cet emplacement tomba en ruine au Ve siècle, et qu'elle fut reconstruite par saint Euclier; que, ruinée de nouveau au VIIIe siècle, elle fut rebâtie en 800 par Ley- drade sous le vocable de saint Nizier dont le tombeau y était devenu célèbre, et qu'enfin, chancelante à la fin du XIIIe siècle, elle fut reconstruite au commencement du XIVe telle qu'elle est aujourd'hui. L'exhaussement du terrain de Saint-Nizier s'est donc for- mé des décombres et des ruines des temples chrétiens qui se sont élevés sur cet emplacement aux Ve, VIIIe et XIVe siècles, toujours en conservant religieusement l'oratoire Saint-Pothin, qui, à mesure que le terrain s'exhaussait, se trouvait peu à peu plus bas que le sol, comme cela se voit encore de nos jours à Ainay et à Saint-Paul (1). Nous avons donc la conviction que la crypte de saint Polhin dont le plan et la forme dénotent, comme nous l'avons dit plus (1) L'exhaussement du sol où s'élève l'église d'Ainay, a non seulement recouvert le perron qui devait être de deux ou trois pieds de haut, mais il s'est peu à peu élevé au-dessus du pavé de la nef, au point que maintenant il faut, en y entrant, descendre six marches dont l'ensemble forme la hau- teur de nonante-lrois centimètres. Le terrain de l'église Saint-Paul a subi un exhaussement encore plus con- sidérable. Non-seulement le perron de quelques marches a disparu, mais l'ancien pavé de la nef ne se retrouve qu'à quatre pieds sous le pavé actuel qui date seulement de septante ou quatre-vingts ans, et qui se trouve en- terré lui-même aujourd'hui, puisque, du côté de l'entrée principale, on des- cend dans l'église par deux marches et une pente douce,formant un ensemble de cinquante centimètres. Quant à l'église de Saint-Pierre, qui est moins ancienne que les deux autres, elle n'a eu que son perron d'enterré : le pavé de la nef est exac- tement au niveau de la place, la marche que l'on descend pour entrer dans l'église se trouve compensée par la hauteur du trottoir. L'église de la Charité a également perdu cette année deux marches de son perron, par l'exhaussement du pavé de la rue du Péral.