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26 DISSERTATION SUR L'EMPLACEMENT Il n'est pas possible de douter d'un fait simple et ordinaire lorsqu'une tradition constante l'atteste, surtout lorsque celle tradition s'est perpétuée sans interruption depuis dix-sept siècles. D'ailleurs, la crypte de Saint-Pothin existe encore sous le maître-autel de Sainl-Nizier, et aucun historien de Lyon n'a manqué d'en faire mention comme d'un fait des plus importants pour l'histoire de l'établissement du christia- nisme dans les Gaules. Celle tradition, en expliquant parfaitement le motif qui fit choisir au IVe siècle ce lieu désert et en dehors de la ville pour y élever la cathédrale de Lyon, démontre suffisamment combien sont peu fondées les conjectures de M. Auguste Bernard ; car, pourrait-on croire que si le temple d'Auguste avait été dans le voisinage, le saint évoque de Lugdunum serait venu se placer à côlé des prêtres augustaux si puis- sants, et les ennemis acharnés de son culte? une telle sup- position n'est pas possible. Saint Polhin, n'avait, au con- traire choisi cette retraite que parce que éloignée du temple des Césars, et cachée dans un endroit boisé et marécageux, isolée du reste complètement, puisque c'était la plus petite Polhin s'établil au lieu où est à présent l'église collégiale de Saint-Nizier, parce que c'était alors un Heu rempli de bois, au-dessous de la ville que Plancus Lépide et Silius bâtirent par ordre du sénat, à ceux de Vienne que les Allobroges avaient chassés de leur ville, et qui s'étaient retirés dans celte langue de terre qui est entre le Rhône et la Saône, sur laquelle, au con- fluent des deux rivières, était alors le temple, ou l'autel consacré à Rome età l'empereur Auguste, aux frais de soixante nations qui trafiquaient à Lion. On tient que saint Polhin bâtit en cet endroit une crypte ou chapelle souter- raine, où il célébrait les saints mystères, et une rue, assez proche de cotte église, du côté du midi, se nomme encore à présent la rue Dubois, etc.... Meneslricr, Hisl. EccU's., 1.1 ; in-fol. Mss. de la Bibliothèque de Lyon. Voir, à ce sujet, VAlmanach historique de Lyon, pour l'année 1755, et tous les historiens de Lyon en général.